dimanche, mars 25, 2018

Livres libres ! Un dispositif Les Collecteurs - Mpt Frédéric Chopin...





Comme vous le savez sûrement, depuis quelques mois déjà, les Collecteurs ont le privilège de se réunir un samedi par mois à la Maison pour tous Frédéric Chopin (Montpellier). C’est donc en collaboration avec son responsable, Thomas Roudet, que nous avons le plaisir de mettre en œuvre un partage de livres ouverts aux « tous » de la Maison pour tous !

« Des animaux très sensibles » de Rodrigo Fuentes (Guatemala)

Les attachantes éditions L’atinoir nous emmènent cette fois au Guatemala en nous faisant découvrir un recueil de nouvelles de celui qui a gagné, entre autres, le 2e Prix centro-américain Carátula des nouvelles courtes en 2014, Rodrigo Fuente.

Rodrigo Fuentes nous entraîne essentiellement dans la ruralité du Guatemala, dans un univers qui fait sérieusement penser au far west de l'époque de la conquête de l’ouest.

mercredi, mars 21, 2018

"Ce que tu es" de Herman Gorter (Pays Bas)

« Ce que tu es » présente la poésie du géant des lettres néerlandaises Herman Gorter (1864-1927), s’ouvrant par une Ouverture donnant des éléments bio-bibliographiques de façon très sensée et sensible. Puis suivi par Mai, le magnifique poème emblématique connu de tous dans une magnifique traduction qui permet ici de rendre en langue française toute la splendeur d’une langue et d’une civilisation. Un autre printemps, un autre son :

"Trois poètes néerlandais", Nachoem M. Wijnberg, Esther Jansma et K. Michel (Pays Bas)

Trois magnifiques poètes néerlandais sont présents dans cette anthologie avec des personnalités bien différentes. Ouvrant le livre, Nachoem M. Wijnberg, né le 13 avril 1961 à Amsterdam, trouve toute son ampleur dans ses derniers poèmes de La vie de avec toute une ressource onirique autour des livres, de l’amour et de la vie, ces poèmes de maturité viennent dépasser tous les précédents à un point tel qu’il aurait fallu ne publier que des poèmes du recueil La vie de (2008) cette beauté et cette bonté réunies exaltent vraiment. Esther Jansma, née le 24 décembre 1958 à Amsterdam, occupe le milieu de l’anthologie, toute à ses fantômes et à une poésie extrêmement sensible, elle nous emporte dans un univers dépaysant avec des cellules de poèmes indépendants parfois rattachés en série, cette composition complexe mais efficiente nous offre une poésie d’excellente qualité. 

"Du perdant & de la source lumineuse" de Kees Ouwens (Pays-Bas)

Recueil construit en système clos comme un système sanguin, "Du perdant & de la source lumineuse" est l’œuvre d’une poésie objective, où les éléments réels côtoient des métaphores à caractère réaliste, et dans la construction tout au long du recueil en italique apparaît des citations de Théorème de Pasolini qui renforce cet aspect-là. Ce sont aussi bien des éléments de paysages façonnés par l’homme (voitures) que des réflexions sur la vie elle-même dans la modernité de l’existence. Il y a aussi le révélateur de la lumière qui permet de percevoir une certaine philosophie de la vie, une vraie ontologie et parfois se développant vers une métaphysique très personnelle.

lundi, février 05, 2018

"Simple mortelle" de Lilian Bathelot (France)

Bon, c’est une chose entendue pour nous, on aime bien La Manufacture de Livres. On en pinçait déjà pour Anne Bourrel et Franck Bouysse… et aujourd’hui j'en pince pour Lilian Bathelot, et surtout pour Nicole et Louis !
Il est étonnant ce roman noir qui réussit le tour de force d’allier une histoire d’amour lumineuse avec une sordide conspiration politico-mafieuse d’état ! Difficile d’en dire beaucoup plus sans risquer de casser quelques uns des ressorts que nous réserve ce récit très construit et dans la première moitié duquel les scènes se suivent sans qu’on n’en saisisse franchement toutes les articulations… Les personnages principaux sont dépeints de manière très sensible, et la richesse des personnages secondaires laisse facilement imaginer que Lilian Bathelot a encore plein d’histoires à nous raconter ! Bref, le genre de lecture un brin addictive, de celles qui oppressent autant qu’elles font du bien…

vendredi, janvier 19, 2018

"Les âmes errantes", de Tobie Nathan (France)

Tobie Nathan est professeur de psychologie à Paris 8 et ethnopsychiatre. Il a beaucoup travaillé sur les migrants.
Pendant trois ans, il a reçu des jeunes en voie de radicalisation qui lui ont raconté leurs histoires familiales et personnelles. Il a tenté de comprendre leurs parcours de vie et nous explique dans ce livre leur façon de penser.

Il se sent proche de ces jeunes, car comme eux il est issu d'une famille de migrants, arrivé en France à l'âge de 8 ans.
Il déplore le manque de racines culturelles de certains d'entre eux et c'est la raison pour laquelle ils les qualifient d'«âmes errantes » :

« Je qualifie d' « âme errante » cette fille non pas détachée, puisqu'elle n'a jamais été liée ; non pas égarée, puisqu'elle n'a pas de lieu à retrouver, d'Ithaque à rejoindre ; mais flottante, angoissée, animée d'absence. Cet être est bon à prendre, à soumettre – c'est une proie pour les chasseurs d'âmes.
Voilà donc une formule majeure, le sésame des « âmes errantes », devenues proies faciles d'une radicalité religieuse montante. La formule se décline sur deux générations : perte du lien fonctionnel avec l'appartenance culturelle (la source) à la première, problèmes de filiation à la seconde.

vendredi, janvier 12, 2018

"Aux Cinq Rues, Lima" de Mario Vargas Llosa (Pérou)

Pourquoi donner envie de lire « Aux Cinq Rues, Lima » dont Gallimard vient de publier la version française ? Parce Mario Vargas Llosa est prix Nobel de littérature ? Parce qu’il est entré l’an dernier, de son vivant, dans la Pléiade ? Un peu court comme raisons !
Alors, pourquoi ? Parce que, à quatre-vingt un ans,cet homme ne lâche rien et nous entraîne dans un roman jubilatoire. Mené sur un rythme haletant, avec l’habileté et le talent de conteur qui est le sien, il nous plonge au cœur de Lima, dans un quartier très vivant, autrefois mal famé, Cinco Esquinas. Nous nous retrouvons au cœur d’une comédie de mœurs et d’un scandale politico-médiatique avec des photos compromettantes, un maître-chanteur, un crime crapuleux, de quoi alimenter la presse à scandale.

jeudi, janvier 11, 2018

"Légende d’un dormeur éveillé" de Gaëlle Nohant (France)

« Le dormeur éveillé », c’est Robert Desnos, c’est ainsi que le nommait André Breton. Gaëlle Nohant dans ce gros roman de 520 pages nous raconte sa vie, son parcours, sa fin tragique et, à travers lui, ressuscite toute une époque, une époque riche, passionnante et douloureuse, des années folles à la fin de la deuxième guerre mondiale. C’est toute la vie littéraire et politique, de 1928 à 1945, qui défile sous nos yeux, toute une génération d’artistes, d’écrivains, de peintres que nous connaissons et qui deviennent les acteurs de cette « légende ». Ce livre, nous dit l’auteure, est né de sa passion pour l’œuvre de Robert Desnos et est le fruit d’un long travail de recherches qui lui a pris plus de deux ans. Tout ce qu’elle dit est intéressant, tout semble exact et des extraits de poèmes de Desnos ponctuent son récit pour rendre la présence du poète plus évidente.

Que 2018 soit aussi passionnante que les années passées !

Les Collecteurs vous souhaitent leurs meilleurs vœux pour 2018 et vous font partager leur album souvenirs !

 

mercredi, décembre 06, 2017

"Le corps des ruines", de Juan Gabriel Vasquez (Colombie)

Juan Gabriel Vasquez a dû lire « Si par une nuit d’hiver un voyageur » de Italo Calvino.
Ou bien, s’il ne l’a pas lu, il s’est intéressé aux récits enchâssés.
Car sinon pourquoi embarquer le lecteur sur des chemins de traverse, abandonner le narrateur à ses angoisses de paternité, au moment de la naissance de ses deux jumelles prématurées, délaisser le sympathique Docteur Benavides, retrouvé justement au moment de l’accouchement, et interrompre même le premier récit historique pour un autre récit historique plutôt fumeux, et y consacrer plus d’une centaine de pages de ce « Corps des ruines » ?

Tout commence en effet par le retour du narrateur dans son pays natal, la Colombie, et par une interrogation concernant le « récit national » officiel enseigné dans les écoles.

Et si le brillant Jorge Eliecer Gaitan n’avait pas été assassiné le 09 Avril 1948 ? Etait-ce vraiment l’affaire d’un seul homme, lynché peu après ? Ou bien la mystérieuse vertèbre datant de son autopsie révélerait-elle un autre meurtrier ?

samedi, novembre 25, 2017

"Les yeux dans les arbres", de Barbara Kingsolver (États-Unis)

J'ai trouvé ce roman passionnant.
On y traverse l'histoire du Congo (Belge) depuis 1959 et son évolution politique, de l'indépendance et du mirage de démocratie effleuré lors de l'élection de Lumumba à la tête de la république démocratique du Congo, à la dictature de Mobutu, le collectionneur de palais qui a saigné le Zaïre de ses richesses naturelles pour financer son train de vie de tyran milliardaire, laissant son peuple exsangue et affamé.
Dans ce décor un pasteur baptiste américain fanatique s'installe avec femme et filles dans une mission désertée, résolu à sauver par le baptême ces êtres pour lui primitifs et promis à la damnation, qu'il ne cherche même pas à connaître.

Trois poètes danois, Ursula Andkjær Olsen, Morten Søndergaard et Naja Marie Aidt

Cette collection « trois poètes… » aux éditions du murmure permet de faire connaissance avec la poésie contemporaine en bilingue avec des traductions soignées et des auteurs particulièrement intéressants.

Dans « Trois poètes danois » sont présentes trois voix importantes et singulières parmi les poètes danois, traduites par Christine Berlioz et Laila Flink Thullesen.
Ursula Andkjær Olsen ouvre le livre avec des poèmes où il s’y révèle à la fois de l’audace et un peu de provocation. « je suis délicieuse » avec une construction un peu particulière comme si il y avait poésie orale avec adresse au lecteur et en même temps en bas de page un poème sur une ligne qui se poursuit sur toutes les pages qui suit son cours tel un cours d’eau vers la mer sujet de son recueil. Ce contraste entre un discours familier et accrocheur avec cette immensité marine si envoûtante du courant maritime rend une atmosphère très surprenante et dépaysante.

mercredi, novembre 22, 2017

Darío Jaramillo Agudelo, Prix national de poésie de Colombie 2017 pour "El cuerpo y otra cosa"



La rencontre que nous avons consacrée à Darío et à sa "Mécanique d'un homme heureux" (Ed. Yovana) vendredi dernier, s'est donc déroulée sur fond de remise de prix pour son écriture poétique ! Afin de vous permettre d'encore mieux faire connaissance avec cette œuvre, nous vous proposons ci-après un très bel article paru lundi dernier, le 13 novembre, sur le site de presse colombien El Tiempo.


samedi, novembre 18, 2017

"Dictionnaire amoureux de l'Amérique Latine", de Mario Vargas Llosa (Pérou, Espagne)


J'aime beaucoup la collection des dictionnaires amoureux des Editions Plon. Celui consacré à l'Amérique Latine a été écrit par Mario Vargas Llosa, célèbre écrivain péruvien et espagnol.
Il est à lire dans son intégralité bien sûr, mais j'ai envie de vous en donner un petit aperçu à travers deux entrées : « Langue espagnole » et « Littérature ».
Pour vous mettre un peu l'eau à la bouche et peut-être pour vous inviter à la réflexion et à la discussion.
Rachel Mihault