dimanche, juin 17, 2012

Rafael Cadenas

Rafael Cadenas est un poète, essayiste et traducteur vénézuélien né à Barquisimeto en 1930. Il a publié son premier recueil de poésie en 1946, Cantos iniciales, à l'âge de 16 ans. Ses ouvrages les plus importants sont Los Cuadernos del Destierro publié en 1960, Falsas maniobras en 1966, Intempérie en 1977 et Gestiones en 1992.

Il a notamment traduit Walt Whitman et Robert Creeley en espagnol. En 1986, il reçoit une bourse Guggenheim qui lui permet de mener des recherches sur Whitman et Emerson à Cambridge.

Pendant de nombreuses années, il a été professeur à la Faculté des Lettres de l’Université Centrale du Venezuela à Caracas, où il vit aujourd'hui.

En l’an 2000 la maison d'édition mexicaine, el Fondo de Cultura Económica, publie l'intégralité de son œuvre - Obra entera. Poesía y prosa–. En 2007, la maison d’édition espagnole Pre-Textos publie Obra entera. Poesía y prosa (1958-1995).

Doctor Honoris Causa de l’Université des Andes (Mérida), de l’Université Centrale du Venezuela (Caracas) et de l’Université de Carabobo , Rafael Cadenas s’est vu décerner le Prix national de l’essai (1984), le Prix national de littérature (1985), le Prix International de Poésie J.A. Pérez Bonalde (1992).

En 2009, il a reçu au Mexique le Prix FIL de Littérature en Langues Romanes.

Son œuvre poétique –traduite en plusieurs langues- est l’une des plus importantes de l’histoire de la littérature vénézuélienne et des belles-lettres hispano-américaines.

Découvrez quelques-uns de ces poèmes sur ce blog :

http://versionlibreorg.blogspot.fr/2012/06/quelques-poemes-de-rafael-cadenas.html

Pour en savoir plus :

http://www.rafaelcadenas.org/rafael_cadenas.htm



Frédéric Jacques Temple

Frédéric-Jacques Temple est né à Montpellier en 1921 et vit aujourd'hui à Aujargues (Gard). Il a passé son enfance entre les Grands Causses et les lagunes littorales. En 1942, il rencontre à Alger Edmond Charlot, l’éditeur de Camus, qui publie son premier recueil. En 1943, il participe aux derniers combats contre l’Afrika Korps en Tunisie, à la Campagne d’Italie, au débarquement en Provence et termine la guerre en Autriche. En 1946, il se trouve au Maroc où il dirige les pages littéraires d’un hebdomadaire et contribue à créer des jardins maraîchers dans le désert. C’est le début d’une correspondance avec l’écrivain américain Henry Miller. Revenu à Montpellier en 1948, il collabore à la Radio Régionale et se lie d’amitié avec Delteil et Blaise et Blaise Cendrars.
Il est nommé en 1954 directeur régional de la Radiodiffusion Française, poste qu’il occupera jusqu’en 1984.
Ses œuvres en prose autant que ses poèmes doivent l’essentiel à ses racines méditerranéennes, ses voyages, sa passion pour l’histoire naturelle et la conscience aiguë d’une enfance perdue et d’un Sud défiguré.
Ses premiers recueils de poèmes ont été réunis dans une
Anthologie personnelle (Actes Sud, 1989) plusieurs fois rééditée, qui a obtenu le prix Valery-Larbaud.

Parmi les recueils publiés depuis, plusieurs ont fait l’objet d’une collaboration avec un peintre comme Boréales/Atlantique Nord (1999) et Un émoi sans frontières (2006) avec René Derouin, A l’ombre du figuier (2003) et Molène (2007) avec Alain Clément, Ode à Saint-Pétersbourg (2004) avec Pierre Soulages et Venise toute d’eau (2007) ainsi que des traductions et des biographies.

L'ensemble de son œuvre, réfractaire à tout dogme comme à toute affiliation, est animé d'une liberté frémissante. Ce qui la caractérise, c'est l'attention aux vibrations e la nature comme à celles de poèmes de Whitman, Rimbaud, Cendrars, des fugues de Bach et les simples émotions humaines.

Découvrez ces poèmes sur ce blog :

http://versionlibreorg.blogspot.fr/2012/06/quelques-poemes-de-frederic-jacques.html

Une grande rencontre


Nous organisons une grande rencontre de poésie, qui aura lieu le vendredi 22 juin à Montpellier.
Avec Frédéric Jacques Temple, poète et romancier français et Rafael Cadenas, poète et essayiste vénézuélien.
A 18h30, Espace Martin Luther King.
A ne surtout pas manquer !

samedi, juin 09, 2012

El Sexto, de José María Arguedas


Ce roman autobiographique décrit la vie quotidienne des détenus au pénitencier d'El Sexto, à Lima, dans les années 1930.

Il s'agit d'un microcosme très hiérarchisé, telle la pyramide du jugement dernier, où les 3 étages symbolisent les strates sociales: en bas, l'enfer, où croupissent les assassins et les clochards, au milieu, le purgatoire, contient les délinquants, les caïds et les victimes de droit commun tandis que les prisonniers politiques et les étudiants occupent le 3é étage, le « paradis ».

La violence (brimades, tortures, viol, prostitution, trafic…) et la cruauté régissent ce lieu clos encadré par des gardiens eux-mêmes corrompus.
A cette ambiance carcérale s’ajoute une rivalité idéologique entre
les deux frères ennemis, l'APRA et le parti communiste péruvien.
Seules quelques échappées lyriques (poésie, nostalgie andine) permettent au jeune étudiant Gabriel et au lecteur de supporter l’insoutenable.

Œuvre classique de la littérature, cette vision d’un réalisme noir constitue une allégorie de la société péruvienne à cette époque.

Immergez-vous dans ces bas-fonds, courage…

Claire Amiel

Editions Métailié, 2011, pour la traduction française


samedi, juin 02, 2012

Fernando Vallejo y el desbarrancadero


El desbarrancadero, de Fernando Vallejo1


El autor
Fernando Vallejo (Medellín, 1942) es un escritor y cineasta de origen colombiano radicado y nacionalizado en México. Su estilo crítico en contra de la iglesia católica, la falsa moral, la clase política, la reproducción, la familia, lo colombiano, la pobreza y la física, entre otros temas, lo han convertido en uno de los autores más polémicos de la escena literaria latinoamericana. Defensor de la homosexualidad y de los derechos de los animales, su obra incluye novelas, ensayos, una gramática del lenguaje literario y biografías de los poetas colombianos José Asunción Silvia y Porfirio Barba Jacob y la más reciente sobre el filólogo Rufino José Cuervo. Ha recibido numerosos reconocimientos como el Premio Rómulo Gallegos y el Premio de Literatura Latinoamericana y del Caribe Juan Rulfo.

La obra
El desbarrancadero es una novela de amor fraternal en la que Fernando, el protagonista, narra los últimos días en la vida de su hermano Darío, enfermo de Sida. El regreso forzado a Medellín supone un sacrificio emocional para el protagonista quien intentará curar las dolencias del moribundo usando tratamientos veterinarios mientras rememora las historias vividas con ese hermano brillante y descarriado que ama el aguardiente, la marihuana y el sexo con muchachos.
Por amor a Darío, Fernando retorna a la mala patria, como llama a Colombia, regresa a la destartalada casa paterna y a sus recuerdos de infancia, dialoga con la muerte que insiste en llevarse a sus pocos seres queridos y desafía a La Loca, aquella madre abusiva, ególatra y dominante a la que odia y culpabiliza del infortunio familiar. El primogénito vuelve a casa y lanza una mirada crítica a ese clan engendrado en una locura reproductiva que termina fragmentándose entre víctimas y victimarios. De esa familia disfuncional, Fernando ha escogido a quien amar y a quien odiar. A la figura santa del padre se suma la figura del hermano, una oveja negra a quien el autor acepta amar con sus excesos sin tratar de justificar sus errores.
Fernando sabe que la luz de Darío se está apagando y en medio del jardín inventa un refugio. Una cama bajo la sombra de los árboles que se convierte en un confesionario donde el protagonista intenta hilar la vida de su hermano, impregnándose de su esencia, acompañándolo en su dolor físico que al final es el propio dolor del autor ante el vacío de la próxima muerte.
La historia, narrada en primera persona, es un relato continuo sin divisiones ni capítulos donde se intercalan recuerdos, descripciones, reflexiones y diálogos que dejan en el lector una sensación de incertidumbre al no saber donde está el límite entre la narración biográfica y la ficción literaria. En un lenguaje cáustico e incendiario, el autor devela su visión de la muerte, la decadencia de la familia y la violencia autodestructiva de la sociedad colombiana.
Por esta obra Vallejo recibió el premio Rómulo Gallegos en 2003. El libro fue traducido al francés por Gabriel Iaculli. Fue publicado en 2005 por el sello Edition du Rocher bajo el titulo Et nous irons tous en enfer.

Por: María Inés McCormick


1Alfaguara, 2001, 200 páginas

jeudi, mai 31, 2012

Falke, de Federico Vega



Falke : raconter l’Histoire à partir d’un échec

Une petite maison d’édition mexicaine publie, en 2004, Falke : roman d’un jeune auteur vénézuélien, Federico Vegas. Un livre très bien accueilli, puisqu'il sera en 2005 un succès de librairie et deviendra rapidement une référence de la littérature vénézuélienne actuelle.

Federico Vega part d’un épisode historique vénézuélien : l’insurrection d’un groupe d’exilés contre le dictateur Juan Vicente Gómez, dirigée par Román Delgado Chalvaud en 1929. Falke est le nom du navire allemand où voyagera un équipage de plus de cent hommes, 2000 fusils, 1288 boîtes de munitions et 2 millions de cartouches, depuis les côtes de la Mer du Nord jusqu'aux Caraïbes vénézuéliennes. Les témoignages de cette aventure conspiratrice sont multiples: extraits des journaux intimes, mémoires, lettres, biographies, articles de presse et chapitres de livres d’Histoire. C’est à partir de toute cette documentation que l’auteur construit un récit à la première personne : celle de Rafael Vega, son oncle, un personnage captivant. Le jeune étudiant en médecine à Paris, intelligent, sensible, d’un corrosif esprit critique, donne au roman une autre dimension, une conscience de l’échec, une lucidité de l’ombre qui manque justement à une tradition trop peuplée de héros.
Ainsi, un épisode de l’Histoire du début du vingtième siècle vénézuélien sert de point de départ pour construire une autre histoire, celle qui n’a jamais été représentée dans aucun manuel du Venezuela post-gomeciste : c'est l’exploration d’une aventure plutôt ‘quijotesca’, davantage que la célébration d’une expédition héroïque. L’auteur se sert d’un cadre historique pour faire démarrer le récit. Il nous raconte le départ, la formation du groupe - la junta libertadora, qui contient plusieurs références aux discours de Simón Bolívar -, la vie des protagonistes, un groupe de jeunes étudiants et vieux expatriés vénézuéliens à Paris, qui favorisent l’engagement du lecteur dans le voyage. C’est en suivant avec humour toutes les démarches précédant ce départ, ces petits événements qui n’ont justement pas été décrits dans le discours historique officiel, que le lecteur commence à se sentir complètement pris par l’effet de réel et, là, en pleine mer, semble se libérer la fiction. Le lecteur s’embarque dans l’inconnu jusqu'à l’arrivée du bateau près des côtes vénézuéliennes ; c’est aussi le début d’un drame majeur pour les apprentis héros et les vieux exilés qui dirigent l’expédition. Le Venezuela du début du XXe siècle, comme le Mexique de la Révolution, est un pays rural, ignorant, mais aussi pluriel, qui ne peut pas être libéré car n’y habite pas encore l’idée de nation.
Falke, où l’histoire se libère dans les espaces de la fiction pour nous délivrer de nouvelles possibilités de rapprochement, où les lecteurs sont invités à participer, comme dans un bon roman d’aventures, mais aussi à se retrouver psychologiquement. Un roman qui voyage dans la mémoire, explore l’absurde et se rapproche du présent pour articuler une communauté dans l’acte de raconter.

Paula Cadenas

lundi, mai 28, 2012

La vida conyugal, de Sergio Pitol

EL AUTOR
Escritor mexicano reconocido, diplomático, traductor. Como miembro de Servicios Exteriores viajó a Francia, Rusia. Residió en Roma, Pekín, Barcelona...

OBRA
Empezó a escribir en la madurez, (~30 libros) y la difusión de su obra fue tardía. Forma parte de la generación que quiere "matar a Gabo".

LA VIDA CONYUGAL
Decimocuarta novela.
La referencia temporal son los años cincuenta, el lugar Mexico en un ambiente urbano.
Es la historia de un matrimonio enfocada a partir de la mujer.
Ella es una advenediza, procede de una familia de clase popular, casándose consigue acceder a la alta sociedad mexicana. Cambia de nombre, pasa a llamarse Jacqueline y rechaza totalmente sus raíces humildes. Está muy satisfecha con su éxito.
Poco a poco por las infidelidades de su marido va sintiéndose frustrada, se aleja de él y lo mejor que se le ocurre es eliminarlo.
Sergio Pitol cuenta de una manera paródica las relaciones de pareja, los engaños y los intentos de eliminación en un marco de negocios y estafas.
Es la historia de un fracaso personal y matrimonial de una pareja fatalmente "unida hasta que la muerte la separe".
Escritura
Narración en 3era persona, relato extradiegético
Relato cronológico puntuado por prolepsis y analepsis, con ciertos desajustes en la historia.
Se desprende la impresión de observación más o menos científica al mismo tiempo que humorística.
Hace hincapié sobre la soledad, la incomprensión, el amor o el desamor, los desencuentros, el arte de arruinarse la vida.

Michèle Montagut

mercredi, mai 16, 2012

Perder es cuestión de método, de Santiago Gamboa

AUTOR
Nació en 1965 en Bogotá, vivió en Madrid y en París donde fue periodista en Radio France Inter.
OBRA
Perder es su segunda novela, fue publicada en 1997 por Editorial Mundadori Barcelona y adaptada al cine en 2005.
PERDER ES CUESTIÓN DE MÉTODO
Novela policial cuyo marco principal se ubica en Bogotá a finales de los 80.
El Capitán Moya contacta con Victor Silanpa, periodista en El Observador, después del descubrimiento de un cadáver a orillas del río Sisga. El choque al ver este cuerpo empalado (como si se tratara de un rito), deformado, porque estuvo en el agua, arrastra a Silanpa en una investigación desenfrenada para encontrar a los culpables de tal ignominia.
Desde entonces entramos de lleno en una novela negra. El enigma gira alrededor de unos terrenos muy codiciados y la investigación nos hace descubrir la ciudad como un laberinto con sus bajos fondos, la prostitución, la mafia, la corrupción política, inmobiliaria, los chanchullos. Todas estas facetas turbias Silanpa las va a descubrir llevando su investigación con la ayuda circunstancial de un detective improvisado Estupiñán muy avispado y digno de
confianza. Es el hermano de una de las víctimas.
Paralelamente el héroe vive una historia de amor algo complicada con Mónica. Podemos pensar que el título anuncia su desenlace. Investigación y desencuentros amorosos le hacen sufrir a Silanpa una degradación tanto moral como física.
En el relato de la investigación se insertan como en una puesta en abismo el relato autobiográfico del Capitán Moya, ¿Relato de un perdedor? Son capítulos muy cortos, tanto en la primera parte como en la segunda. Es Víctor Silanpa quien tiene la última palabra en el epílogo.
LO ORIGINAL
Es el estatuto ambiguo del personaje fundamentalmente perdido tanto en su vida personal como profesional. Oficialmente periodista se transforma en privado e incluso mantiene relaciones de "inspector de policía " con el Capitán Moya.
ESCRITURA
Lengua agradable, sencilla, relato cautivador con mucho humor y referencias culturales.
EJE INTERESANTE
Pintura de una sociedad decadente y agonizante.

Michèle Montagut

Consultez également l'avis de Maria Inés :
http://versionlibreorg.blogspot.fr/2012/10/perder-es-cuestion-de-metodo-de.html 

lundi, mai 14, 2012

Santiago Gamboa et la littérature latino-américaine

Selon l'écrivain colombien Santiago Gamboa, depuis le boom, la littérature latino-américaine a maintenant atteint "sa majorité". Il met toutefois un auteur en avant : le chilien Roberto Bolaño.
http://cultura.elpais.com/cultura/2012/05/11/actualidad/1336761317_461722.html

La désirante, de Malika Mokeddem


L'auteure, Malika Mokeddem, est algérienne, née le 5 octobre 1949 à Kenadsa.
Elle est médecin, spécialiste en néphrologie, mais elle n'exerce plus depuis 1985 et se consacre à l'écriture.
Elle vit à Montpellier depuis 1979.
Elle a obtenu le Prix Littré, en 1991, pour Les hommes qui marchent (qui a été traduit en espagnol). Dans ses livres, transparaît son combat pour les femmes opprimées.


La désirante (livre publié en 2011 chez Grasset):

Le compagnon de la narratrice a disparu en mer. Seul son bateau, nommé Vent de sable, a été retrouvé à la dérive au large du golfe de Squillace (tout au sud de la botte italienne). Elle s'accroche à l'espoir qu'il n'est pas mort mais qu'il a dû être enlevé, même s'il n'y a eu aucune demande de rançon. Et elle va partir à sa recherche, depuis Montpellier où elle vit.
Voici un passage qui rend compte des sentiments très forts qui lient cette femme à son compagnon et de sa détermination sans faille à le retrouver :
 « Je prends le large et je te parle. Je te parle parce qu'à mon tour, je dois te convaincre que tu ne peux pas disparaître en Méditerranée sans que je sois capable de te retrouver. Je te parle parce que ton absence m'enchaîne à ce bateau plus solidement qu'aucun harnais. Je te parle parce que pour la première fois le manque a un corps, le tien. Je te parle pour que la mer te rende à moi. Je te parle parce que je te veux vivant. Je te parle de Vent de sable, ce grand vent qui de nouveau m'emporte. Avec ma propre détermination cette fois. »
La mer est évidemment très présente dans le récit, car la narratrice et son compagnon aiment naviguer. On y trouve de nombreuses descriptions de la vie des marins, par exemple : 
« Le vent, les vagues n'attendent pas. Redoublant de vigilance surtout par des mers de grande circulation comme celle-ci, les marins sont les plus souvent rivés entre cockpit et pont. Ils se nourrissent à la hâte. Leurs vaisselles débordent de l'évier. Ce n'est qu'à bon port qu'ils se soucient de ranger, de laver. Harassés mais comblés, ils se prêtent alors à ce rituel de l'arrivée avec une lenteur enfin déconnectée : remettre le bateau en ordre, le dessaler, se dessaouler eux-mêmes de l'ivresse de la traversée et domestiquer le mal de terre. »
C'est aussi le récit d'une enquête bien sûr, l'enquête que cette femme va mener pour essayer de comprendre comment son compagnon a pu disparaître. Elle en a l'expérience puisqu'elle a été journaliste.
La narratrice a un lien très physique avec la nature. Elle aime le sable qui lui rappelle celui du désert de son enfance, en Algérie. Elle se ressource au bord de la mer, sur la plage du Grand Travers :
« Le monde avait changé de siècle mais la mer était toujours la même. Ce jour de mai 2000, j'étais encore à la regarder. Juste de l'autre côté. Comme je le faisais là-bas. La terreur en moins. J'avais arpenté la plage du Grand Travers une partie de ce samedi après-midi. Elle n'a rien de particulier, si ce n'est qu'elle n'est pas bétonnée. Que j'en aime le nom, Grand Travers. Je me sentais tellement délabrée. J'avais tellement besoin de toucher le sable, de l'éprouver. Je m'y étais jetée, enfoncée, comme à mon habitude. Et comme d'habitude, son contact m'avait restituée à moi-même. »
Elle n'avait pas de famille, pas de maison, plus de pays puisqu'elle a quitté l'Algérie. Son compagnon est toute sa vie.
Elle évoque également la guerre civile en Algérie, qu'elle a fuie, puis l'exil.
Et son amour des livres qu'elle a dû laisser derrière elle en partant :
« Mon dernier regard fut pour les livres qui tapissaient tous mes murs. C'était là l'image du désastre des exils dans l'urgence : fuir comme une voleuse en abandonnant des textes qui m'avaient nourrie, portée, aidée à résister sans savoir si je pourrais, un jour, les récupérer. J'avais refermé ma porte sur le chagrin de cet abandon. »

On voit bien ici que Malika Mokeddem aime la langue française et les mots. Elle nous offre un très beau portrait d'une femme libre, forte et sensible.
C'est un récit très agréable à lire, même s'il y a parfois quelques longueurs. C'est une écriture très poétique qui fait la force du roman.
Rachel Mihault

El Banco del libro


C'est avec un grand plaisir que nous avons reçu Mme Maria Beatriz Medina, directrice du Banco del libro au Venezuela. Elle nous a présenté cette institution qui est née il y a maintenant 52 ans. Au départ, le but de cette institution était de sélectionner des manuels scolaires, mais très vite elle s'est consacrée à la fiction. Le prix «los mejores libros para niños y jóvenes», décerné par le Banco del libro, est aujourd'hui reconnu et référencé dans les bibliothèques. Ce prix est le résultat de l'expérience d'un comité qui travaille de façon ininterrompue depuis plus de vingt ans. En effet, il est important de comprendre que c'est à partir de la qualité du contenu et de la qualité esthétique que les choses peuvent changer : ceci est essentiel pour le Banco del libro. Il vient de recevoir un prix de l'Unesco à Dubaï pour le projet  «palabras para la no violencia».
Une institution qui travaille avec les gouvernements locaux, nationaux, la Banque mondiale, l'Union Européenne, quelques ambassades. Il édite des guides pour la promotion de la lecture et propose un programme de formation en ligne, en coopération avec l'Université Autonome de Barcelone. Maria Beatriz Medina nous a très gentiment offert quelques exemplaires des guides édités par el Banco del libro. Nous la remercions ici pour sa visite et lui souhaitons une bonne continuation au Venezuela, en espérant que nous pourrons continuer à échanger grâce aux nouvelles technologies ! (nous pourrions mettre en place un échange par skype et profiter des formations offertes par el Banco de libro)

samedi, mai 05, 2012

Rencontre avec Maria Clara Ferrer

Samedi 28 avril, nous avons eu le plaisir d'avoir un échange convivial et très enrichissant avec Maria Clara Ferrer, traductrice de la pièce du Brésilien Rodrigo de Roure, Les derniers jours de Gilda, jouée dans le cadre du dernier Festival de Théâvida.
http://theavida.com/
Née à Rio de Janeiro, elle vit à Paris depuis l'âge de 14 ans. Elle a traduit plusieurs pièces de jeunes auteurs brésiliens, et a écrit une pièce pour le théâtre. Elle est aussi comédienne (elle a notamment joué dans Le baiser sur l'asphalte, de Nelson Rodrigues, en 2004 au théâtre Mouffetard).
Elle nous a beaucoup appris sur le théâtre, l'écriture théâtrale et sa traduction. Nous la remercions chaleureusement, et espérons la revoir bientôt pour une prochaine rencontre !

mercredi, mai 02, 2012

La feria del libro de Bogotá

El diario El País publica una síntesis de los mejores momentos de la 25ª edición del encuentro literario, que finalizó ayer.

http://cultura.elpais.com/cultura/2012/05/01/actualidad/1335890679_598509.html 

Con el ritmo de la samba y el carnaval de Brasil finalizó este martes la XXV Feria Internacional del Libro de Bogotá, visitada por más de 415 mil personas y que tuvo como invitado especial a esta nación amazónica.

dimanche, avril 15, 2012

Ce que savent les baleines


Pino Cacucci est un écrivain, scénariste et traducteur italien, né en 1955.
Il a grandi en Italie, puis il a vécu à Paris et à Barcelone. Ensuite il a beaucoup voyagé en Amérique Latine et en particulier au Mexique.
Il a publié de nombreux livres de fiction et des essais. Il collabore aussi à différents journaux et revues. Il est également traducteur et il a traduit de nombreux auteurs latino-américains, notamment l'écrivain mexicain Paco Ignacio Taibo II, qui a d'ailleurs fait de lui un personnage de l'un de ses romans.
Il a écrit des romans entre polar, critique politique et récit de voyage, dont il situe souvent l'action au Mexique. On y trouve tout à la fois une description de la réalité sociale, politique, historique et géographique du Mexique.
Il a obtenu de nombreux prix littéraires, et le prix de l’Institut Cervantès pour la meilleure traduction en 2002.
En 2010, pour
Ce que savent les baleines, il a obtenu le Prix de littérature d’aventure Emilio Salgari et le Prix de littérature de voyage de la ville de Palestrina.

Ce que savent les baleines (traduit de l'italien par Lise Chapuis, éd. Christian Bourgois, 2009 ; 2012 pour la traduction française) :
c'est un récit de voyage.
Un voyage de plus de 2 000 km à travers la péninsule de la Basse-Californie.
Pino Cacucci parcourt la péninsule depuis la ville de La Paz jusqu'à la ville-frontière de Tijuana. Et il nous raconte la beauté des paysages, des anecdotes historiques, l'histoire ancienne des indiens de la région et la conquête espagnole, les missions jésuites, et aussi la vie des baleines qui viennent se reproduire dans ce qui est aujourd'hui un sanctuaire. Car le Mexique a été le premier pays à instaurer des espaces pour les protéger.

Il nous offre à la fois de superbes descriptions des paysages et un récit de voyage, qui donne vraiment envie de le suivre:
"j'ai préféré commencer le voyage depuis La Paz, capitale de la Baja California Sur, insidieuse et paisible, où j'ai redécouvert une habitude inconnue dans les villes italiennes : il suffit de poser à peine un pied en dehors du trottoir pour que la situation s'arrête comme par enchantement ; les automobilistes vous regardent en essayant de comprendre si vous avez ou non l'intention de traverser, et il m'est parfois arrivé de le faire rien que pour ne pas les décevoir. C'est un des nombreux détails qui font de la Baja Sur un endroit tranquille et accueillant, au rythme relax, pas trop peuplé, avec des petites villes à taille d'homme -et non d'automobile- où énormément de gens des Etats-Unis et du Canada viennent passer l'hiver et se fixent définitivement."
C'est également un plaidoyer pour le respect de la nature :
"A la base, il y a toujours le profit, y compris celui qui dérive de l'évacuation clandestine de déchets  toxiques, mais surtout l'usage quotidien de pesticides et d'une infinité de substances polluantes qui finissent, tôt ou tard, à la mer. Nous avons fait de l'économie le but suprême, unique, et envoyé au diable tout le reste, y compris les baleines. [...] L'expression la plus extrême de notre folie est que l'on considère comme sages ceux qui placent les considérations économiques au-dessus de tout et que l'on se moque de ceux qui voient la folie de ce système de valeurs et le taxent de peu réaliste."
N'hésitez pas à suivre Pino Cacucci en Baja California, je vous le recommande !
Rachel Mihault
 





mercredi, avril 04, 2012

Présentation du livre Les aventures d'Adèle Sotrèle

Maman est mutée au Mexique
Dans Les aventures d’Adèle Sotrèle, le numéro 1 :

Texte : Marie-Ange Brillaud-Illustrations et mise en page Aurélie Brillaud-Boissaye

Éditions LIMAYA (auto-édition), 2009, 28 pages illustrées, 10€
En vente sur le site où vous pouvez feuilleter le livre


C’est l’histoire d’Adèle, une petite fille rousse aux yeux bleus dont la maman, chercheuse au CNRS, est mutée au nord du Mexique pour y  étudier un certain cactus : le nopal. Son père est artiste peintre.

Elle arrive dans un pays dont elle ne connaît pas la langue et doit se faire aux coutumes, au décalage horaire, à l’uniforme à l’école et à l’école tout court, munie en tout et pour tout d’un dictionnaire !

Mais en même temps, au bout de quelques mois, elle se fait deux amis, un frère et une sœur, Pedrito et Guadalupe, qui vont l’initier à leurs richesses culturelles, culinaires, archéologiques. À la fin le jeune lecteur a droit à une recette typique, facile à cuisiner.

Les illustrations mettent en valeur la variété de la culture mexicaine et on apprend un certain nombre de choses sur ce pays magnifique et sur la difficulté qu’éprouve un enfant à « débarquer » dans un pays inconnu.

M-A B