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dimanche, octobre 14, 2012

Perder es cuestión de método, de Santiago Gamboa

El autor
Santiago Gamboa nació en Bogotá, Colombia, en 1965
Estudió literatura en la Universidad Javeriana y continuó sus estudios en Europa donde obtuvo una licencia en filología hispánica de la Universidad Complutense de Madrid y curso estudios de literatura cubana en la Universidad de La Sorbona en Paris. Ha sido periodista cultural, corresponsal y columnista en diferentes medios de comunicación de habla hispana. Su obra incluye diez novelas entre las que destacan Perder es cuestión de método (llevada al cine en 2005 por Sergio Cabrera) y El síndrome de Ulises, finalista del premio Rómulo Gallegos en el 2007. Gamboa ha ocupado cargos diplomáticos en la delegación colombiana ante la UNESCO y como consejero cultural de Colombia en la India.

La obra
El hallazgo de un cadáver empalado a orillas de la represa del Sisga es el punto de partida de Perder es cuestión de método, segunda novela de Santiago Gamboa. A lo largo de la obra, el lector acompaña al periodista Víctor Silampa, cronista judicial del Observador, en sus labores investigativas para identificar a la víctima y dar con el paradero de las personas que cometieron el horrendo crimen. Silampa, convertido en policía amateur, sigue las pistas que le va filtrando el capitán Moya, su fuente dentro de la institución, quien parece confiar más en el olfato del periodista que en las labores de inteligencia de sus propios agentes.
A medida que avanza la historia, el periodista va formando su propia unidad de investigación compuesta por Fernando Guzmán, un antiguo colega, quien se encuentra interno en una clínica de reposo debido a una sobredosis de realidad informativa, y Emir Estupiñan, un funcionario público con ínfulas de detective privado que busca a su hermano desaparecido hace un par de meses, el cual podría estar vinculado con el crimen.
Mientras las pesquisas llevan a Silanpa a recorrer los bajos fondos de Bogotá en busca de nuevas piezas para armar el rompecabezas, el relato toma distancia del protagonista para abordar las negociaciones entre un grupo de políticos y empresarios locales corruptos que pretenden adueñarse de unos terrenos y la narración en primera persona del capitán Moya, quien relata sus recuerdos de infancia, sus gustos, su vida amorosa, sus problemas de sobrepeso y su vida al servicio de la policía nacional.
Perder es cuestión de método es una novela negra entretenida, fácil de leer y con una buena dosis de humor negro que le permite al lector descubrir a Bogotá como escenario literario.
Por: María Inés McCormick

Perder es cuestión de método
Santiago Gamboa
Primera edición Editorial Norma 1997
Seix Barral (4 edición)
339 paginas 

Consultez également l'avis de Michèle : 

mercredi, mai 07, 2014

"Prières nocturnes" de Santiago Gamboa

Prières nocturnes – Santiago Gamboa, Métailié, 2014.
Parmi de nombreux auteurs, la Comédie du Livre 2014 accueillera prochainement le colombien Santiago Gamboa. Pour préparer sa venue, notre Comité de Lecture a dévoré son dernier roman traduit en français, Prières Nocturnes, paru aux Editions Métailié. Cet auteur nous le connaissons bien sur ce blog : vous trouverez notamment deux notes de lecture concernant "Perdre est une question de méthode" qui datent de 2012...


L'histoire que nous raconte aujourd'hui Santiago Gamboa nous entraîne très vite au delà de la Colombie... Le voyage est passionnant et multiple : la géographie aussi bien que les milieux décrits forment un ensemble varié qui nous tient en haleine... Le récit captive jusqu'au bout !
Manuel, un jeune colombien, se retrouve emprisonné à Bangkok, piégé pour trafic de drogue, et risque la peine de mort. Le consul de Colombie est chargé d'assister l'accusé et tente de comprendre comment un étudiant en philosophie bien sous tout rapport se retrouve dans cette situation. « Ça ne va pas être un roman noir. Vous allez être étonné. Ce sera un roman d'amour. Je vous expliquerai pourquoi. » déclare Manuel au consul lors de leur première rencontre. Il apprend rapidement que le jeune homme était en fait à la recherche de sa sœur Juana qui s'était évaporée trois ans plus tôt en Colombie et dont il venait de retrouver la trace au Japon. Le narrateur de cette histoire est donc le consul, même s'il laisse longuement – durant des chapitres entiers - la parole aux deux autres protagonistes de l'histoire, et il reprend à son compte la recherche de Juana. Cette histoire nous emmène de Bogotá à Bangkok en passant par New Delhi, Tokyo et Téhéran.
L'histoire est assez simple, mais sa richesse et son foisonnement sont révélées dans le récit des circonstances qui ont entouré et abouti aux événements qui rythment le récit. La vie quotidienne à Bogotá et la mentalité des différents groupes sociaux que l'on rencontre au cours du récit sont assez précisément décrites : la classe moyenne modeste très à cheval sur les apparences, la classe supérieure menant impunément une vie de débauche, les magouilles et petits arrangements – et les trahisons ! - entre amis des milieux proches du pouvoir politique et des cartels, les milieux étudiants et les caractéristiques de chacun des établissements d'études supérieurs, l'underground de la prostitution, les milieux des parents et proches de disparus et leurs actions désespérées pour retrouver trace de leurs proches évanouis dans la nature... Tout cela brosse un portrait sociologique de la ville assez passionnant !
Pour vous en convaincre voici quelques extraits...
Par exemple, au bas de la page 215 et p. 216, Juana raconte sa jeunesse et le comportement de ses parents après l'arrivé de Uribe au pouvoir :
« Dans beaucoup de régions, à commencer par Córdoba, où le Souverain avait sa fermette, on a crié à tue-tête : Vive les milices d'Autodéfense Unie de Colombie ! Vive le président Uribe ! Vive le progrès et la pacification ! Et surtout : Vive la Colombie, putain ! Et encore plus haut, au-dessus de tout : Vive la Vierge Marie, putain !
Mes parents étaient comme ça, monsieur le consul. Deux particules de cette masse galvanisée. Rien n'unit mieux que la haine, c'est comme la peur. Chercher une protection et en faire quelque chose de durable, un hymne martial qui parle de morts et de batailles et s'installe dans l'âme. Chaque fois qu'il se passait quelque chose d'important ou de grave, c'est à dire tous les jours, mes parents disaient : « Nous devons soutenir notre président ! » Le mot « président » a remplacé beaucoup d'autes mots : père, gourou, leader, chef, bienfaiteur, sauveur, libérateur, dieu. Chaque fois qu'il échangeait des insultes avec un dirigeant d'un autre pays voisin, ils disaient : « Nous sommes fiers de notre président ! » Il aurait pu pisser sur le pays depuis un hélicoptère et le pays aurait continué à l'adorer. Il aurait pu hurler au sommet du pic Cristóbal Colón, à 5 800 mètres, « salauds de Colombiens ! », les gens se seraient mis à genoux, prosternés, en demandant pardon. »
Il y a aussi quelques perles qui ont frappé mon imagination ! Les voici...
Page 95
« Tu te rends compte que tu es un écrivain quand ce qui voltige ou brille dans ta tête t'empêche de te concentrer, de lire, de regarder un film, d'écouter ce que disent les autres et même ton professeur ou ton meilleur ami. Quand ta petite amie s'écrie : tu ne m'écoutes pas !, qu'elle claque la porte et s'en va, que tu t'exclames, quelle paix et que tu reprends le fil de tes pensées. C'est un soulagement quand les êtres chers nous quittent. Si ce qui se passe dans ta tête est plus puissant que ce qu'il y a à l'extérieur et que cela se traduit en phrases, alors tu es un écrivain. Si tu n'écris pas, la vérité, c'est que tu dois y réfléchir et c'est ce que tu as de mieux à faire. Si on est écrivain, c'est bien pire quand on n'écrit pas. La mauvaise nouvelle, par les temps qui courent, c'est qu'on peut dire aussi que tu es mal barré. »
Page 159
« Tokyo est le futur de Tokyo.
Dans ce genre de voyages, j'ai recours à la littérature, à ce que d'autres ont écrit et pensé. Les livres et la poésie sont mon Lonely Planet. »

En ce qui concerne les rapports à l'histoire, en dehors de l'analyse de l'histoire très contemporaine de la Colombie des années Uribe, Santiago Gamboa évoque l'histoire des guerres mondiales et des démocraties vue par Monsieur Echenoz, un vieil européen, mentor de Juana, qui a une vision très cynique et très individualiste des choses de la vie.
A ce propos, il relativise notamment la violence de la Colombie en faisant remarquer que les pays européens se sont faits des guerres très meurtrières pendant deux mille ans avant d'atteindre la paix et qu'à âge équivalent, les pays d'Amérique Latine sont sans doute déjà beaucoup moins violents.
Page 220
« Quand les nations d'Europe avaient l'âge de la Colombie, elles étaient ennemies et chaque fois qu'elles s'affrontaient, des fleuves de sang coulaient, des lagunes, des estuaires, des baies de sang. La dernière guerre européenne a fait cinquante-quatre millions de mort. Tu trouves que ce n'est pas violent ? Ne l'oublie jamais. Dans la seule prise de Berlin par les troupes russes, qui a duré deux semaines, il y a eu plus de morts qu'en un siècle de conflits en Colombie, alors ôte-toi cette idée de la tête, ce n'est pas un pays particulièrement violent. Mais il est d'une grande complexité, il a été brutalisé et, ce qui est pire, armé. Il possède des richesses, une situation géographique remarquable, et cela finit toujours par exploser. La violence fait partie de la culture, de l'histoire, et de la vie des nations. De la violence naissent les sociétés et les périodes de paix, c'est comme ça depuis la nuit des temps, la Colombie est à mi-chemin de ce processus et je t'assure qu'elle va y arriver plus rapidement et avec moins de sang qu'en Europe. »
« La politique n'est pas la raison mais la façon de franchir le pas pour passer à l'attaque. Les idéologies ne sont que des prophéties autoréalisatrices. La force brute est l'argument le plus utilisé par l'homme dans son histoire, quelle que soit sa culture, et dis-toi bien qu'on ne fait rien ici qui n'ait pas déjà été fait ailleurs, et pour les mêmes raisons. Ce qui se passe aujourd'hui en Colombie est au fond le résultat d'une formule imposée. Sais-tu quel est le nom contemporain de la perversité ? La démocratie. »


Bref, ce nouveau roman nous prouve que Santiago Gamboa tient ses promesses : les histoires qu'il nous raconte nous intéressent parce qu'il nous permet d'entrer en contact très étroit avec les motivations de ses personnages et parce que, sous le couvert de la narration, il nous fait découvrir des milieux et des contextes historiques dont nous ne connaissons que des bribes... A lire !
Et pour faire connaissance avec l'auteur, rendez-vous à la Comédie !

vendredi, décembre 19, 2014

"Nécropolis 1209" de Santiago Gamboa

Lors de la venue de Santiago Gamboa en mai dernier à l'occasion de la Comédie du Livre (Montpellier), Nécropolis 1209 m'est arrivé entre les mains et je m'en suis régalée !


vendredi, juin 06, 2014

L'écrivain colombien Santiago Gamboa invité de la Comédie du Livre 2014 !

Hop hop ! C'était il y a déjà deux semaines !?! La Comédie du Livre 2014 s'ébrouait et démarrait de bon matin ! Honneur aux élèves et aux étudiants dans le beau bâtiment Saint Charles de l'université Paul Valéry de Montpellier !



En collaboration avec L'AFCM, le département Langues, Littératures, Arts et Cultures des Suds de l'Université Paul Valéry a reçu l'écrivain colombien Santiago Gamboa qui est venu nous parler de son livre « Plegarias nocturnas » récemment publié en français sous le titre « Prières nocturnes » (voir impression de lecture ici) !



Après une belle rencontre animée par Alba Lara et Carlos Tous qui a duré près de deux heures (compte-rendu à venir), nous avons eu le privilège de déjeuner en compagnie de Santiago Gamboa : des anecdotes sur le petit monde littéraire aux échanges sur la situation de quelques pays d'Amérique Latine, en passant par un bon repas => voilà un début de Comédie bien réussi !




Merci à Santiago et merci à tous de ce moment si convivial !

lundi, mai 19, 2014

La Comédie du Livre 2014, c'est parti !

29ème comédie du livre


Dans deux jours débutera dans toute la ville de Montpellier la 29ème édition de la Comédie du Livre, qui cette année met à l'honneur les littératures nordiques, les éditions Métailié qui fêtent leurs 35 ans d'existence et Xavier Dorison, scénariste de bd, à qui revient la carte blanche...

C'est dans ce cadre que notre comité de lecture s'est attaché à lire en priorité des œuvres des auteurs hispanophones qui seront présents, à savoir Rosa Montero, Luis Sepulveda et le colombien Santiago Gamboa - tous les trois édités par Métailié -, pour vous proposer nos notes de lecture et vous donner envie de venir les rencontrer...


A noter que Santiago Gamboa sera l'invité de l'Université Paul-Valéry et de l'AFCM pour un long entretien le vendredi 23 mai à 10h à St Charles ! Venez nous y rejoindre ! 

Nous serons également présent lors de la rencontre entre Rosa Montero, Johanna Sinisalo et Thomas Day qui se tiendra le vendredi 23 mais à 14h30 au Centre Rabelais avec pour thème "Roman d'anticipation et critique sociale"...


C'est dans le même esprit que l'association des Amis du Grain des Mots a décidé d'axer ces derniers mois une partie de ses lectures sur les auteurs qui seront présents et ils nous offrent ainsi en ligne un magnifique panel constitué de pas moins de 32 fiches de lecture ! Allez donc farfouiller chez eux : vous y ferez de belles rencontres aussi !

Marc Ossorguine, à la fois président des Amis du Grain des Mots et membre de notre comité de lecture, a lui aussi bien fourni son blog à l'occasion de cette Comédie 2014 ! Allez donc le lire lui aussi......



........ Et que la Comédie commence et qu'elle soit bonne pour vous !


lundi, mai 14, 2012

Santiago Gamboa et la littérature latino-américaine

Selon l'écrivain colombien Santiago Gamboa, depuis le boom, la littérature latino-américaine a maintenant atteint "sa majorité". Il met toutefois un auteur en avant : le chilien Roberto Bolaño.
http://cultura.elpais.com/cultura/2012/05/11/actualidad/1336761317_461722.html

mardi, novembre 20, 2012

Notre festival a connu un beau succès !

C'est un beau succès qu'a connu le festival du cinéma colombien organisé ce week-end par notre association, Amitiés franco-colombiennes de Montpellier.
Le film projeté en ouverture, vendredi soir, a été très apprécié : Perder es cuestión de método (Perdre est une question de méthode), de Sergio Cabrera.



Patrick Bedos présente au public de la salle Rabelais (à Montpellier) le film Perdre est une question de méthode, de Sergio Cabrera.

La table ronde du samedi après-midi, sur le thème "Littérature et cinéma colombiens : l'esthétique de la violence", a également recueilli tous les suffrages.

Christian Gros, sociologue, professeur émérite à l'Institut des Hautes Etudes de l'Amérique Latine, nous a décrit la situation de la Colombie, prise depuis de nombreuses années entre différents acteurs entretenant une violence continuellement et quotidiennement présente, tant en milieu urbain qu'en milieu rural. Il nous a invité à faire la différence entre les chiffres (nombre de morts, de déplacés, inégale répartition des terres, …) qui permettent de mesurer statistiquement la violence, et la violence effectivement ressentie par la population. Il a dressé un panorama très complexe et contrasté de ce pays qui doit affronter différentes problématiques dans les domaines politique et socio-économique, mais qui enregistre un taux de croissance relativement élevé, et qui possède de grands atoûts, notamment une population formidable et chaleureuse, qui fait que tant de personnes tombent amoureuses du pays.
Carlos Tous, doctorant en littérature colombienne, a rappelé qu'à partir des années 1980 la violence est aussi liée aux cartels de la drogue, en plus de celle des FARC et de la guerrilla. Mais la situation se modifie, et la nouvelle génération d'écrivains cherche à questionner l'Histoire et à représenter la violence d'une autre façon. L'intérêt de la littérature sera de tenter d'aller montrer ce qui se trouve derrière des chiffres ou derrière les faits divers que l'on peut lire dans les journaux. Ces écrivains insistent sur la cause de cette violence : la pauvreté est un état de violence. Nous retrouvons dans ces romans contemporains (et dans les films pour ceux qui ont été adaptés au cinéma) une forte critique politique : critique du gouvernement, de la religion et de l'Eglise. Par exemple, on notera dans le roman (adapté au cinéma) de Fernando Vallejo, La Virgen de los sicarios (remarquons au passage le jeu sur les mots « Virgen de los milagros ») une forte critique de l'Eglise, qui amène à une banalisation de l'acte de violence (le sang est partout, la couleur rouge sur fond noir et blanc rappelle le tricolore du drapeau : rouge, bleu, jaune...). C'est à travers une parodie de la violence qui a touché la ville de Medellín pendant les années Pablo Escobar, que l'auteur parvient à plonger le lecteur dans la dure réalité.
Puis Patrick Bedos, programmateur de cinéma, nous a expliqué l'intérêt du film noir : comprendre une société. L'essentiel n'est pas vraiment de savoir qui a tué, mais de découvrir, au fil de l'enquête, tout un monde. Le film Perder es cuestión de método, de Sergio Cabrera, est fidèle au roman de Santiago Gamboa. On y trouve une véritable interrogation sur un passé, un présent, un futur. Le personnage de Estupiñán, l'acolyte du détective Silanpa, est très intéressant sociologiquement, de même que de nombreux personnages secondaires (le groupe de nudistes, les politiciens corrompus, …) : on peut dire que tout cela constitue l'humanité du cinéma. Ce film montre pourquoi et comment le Colombien moyen a envie de se battre pour une nouvelle Colombie. L'esthétique du film témoigne d'un engagement militant (le véritable mal de la Colombie est la corruption, notamment celle des élites). Par ailleurs, ce qui donne toute sa force au film, c'est l'humour distancié. Nous sommes face à une esthétique de la violence très particulière : réel et imaginaire ont ici une relation complexe. Le rire est un outil nécessaire, qui permet une prise de distance de la part du spectateur.

L'échange avec le public fut très intense et enrichissant. Un grand merci à tous les participants, et tout particulièrement aux membres de notre comité de lecture !

Nous remercions chaleureusement les trois intervenants à la table ronde, ainsi que Paula Cadenas, co-animatrice du comité de lecture de l'AFCM, modératrice ce jour, et Maria Inés McCormick et Michèle Montagut, toutes deux membres de notre comité de lecture, qui ont sélectionné et lu des extraits du roman de Santiago Gamboa, Perdre est une question de méthode. En voici un :

«Ils roulèrent sur le périphérique jusqu'à la 92ème rue. Il avait mal à la gorge, un peu de fièvre et en arrivant à la 7ème avenue, il eut une violente quinte de toux. Il ne manquait plus que ça. En sortant le spray contre le mal à la gorge qu'il avait acheté le matin même, il sentit un coup de frein. Levant les yeux, il vit que le chauffeur tenait un revolver braqué sur lui, à quelques centimètres de son nez.
- Lâche ça, connard ! Lâche ça ! Ou je te fais sauter la cervelle. Sa main tremblait. Les voitures qui suivaient s'étaient mises à klaxonner.
- Je ne sais pas de quoi vous parlez, monsieur. La voix lui manquait. Ce n'est pas...
- Làche-le, connard ! Voleur de merde ! Jette-le par terre ou je t'éclate le crâne !
- Mais c'est un truc pour le mal à la gorge ! Regardez ! Il se fit gicler la moitié du flacon dans la bouche. Regardez ! Regardez !
Le visage du chauffeur de taxi se décontracta peu à peu. Ses yeux cessèrent de jeter des flammes. Aux traits déformés par la fureur, succéda un vague air d'étonnement.
- Alors ce n'est pas un gaz paralysant ?
- Du gaz ? Mais vous avez bien vu que j'ai avalé presque tout le flacon !
Les klaxons de voitures se firent pressants et le chauffeur baissa son arme tout confus.
- Excusez-moi, monsieur. J'ai cru que je me faisais attaquer. Je dois vous dire que depuis que vous êtes monté, avec cette allure... »

lundi, octobre 08, 2012

Réservez votre place !

Vous pouvez dès maintenant réserver votre pass pour le festival Regards sur le cinéma de Colombie et d'Amérique du Sud, organisée par les Amitiés franco-colombiennes de Montpellier, qui aura lieu du vendredi 16 au dimanche 18 novembre prochains, salle Rabelais à Montpellier :
http://www.weezevent.com/regards-sur-le-cinema-de-colombie-et-amerique-du-sud
Prenez vos places, vous ne le regretterez pas !
Avec en ouverture le vendredi soir : Perdre est une question de méthode, de Sergio Cabrera, adapté du célèbre roman de Santiago Gamboa.
Le samedi 17 novembre aura lieu une table ronde autour du roman et du film.

mercredi, mai 16, 2012

Perder es cuestión de método, de Santiago Gamboa

AUTOR
Nació en 1965 en Bogotá, vivió en Madrid y en París donde fue periodista en Radio France Inter.
OBRA
Perder es su segunda novela, fue publicada en 1997 por Editorial Mundadori Barcelona y adaptada al cine en 2005.
PERDER ES CUESTIÓN DE MÉTODO
Novela policial cuyo marco principal se ubica en Bogotá a finales de los 80.
El Capitán Moya contacta con Victor Silanpa, periodista en El Observador, después del descubrimiento de un cadáver a orillas del río Sisga. El choque al ver este cuerpo empalado (como si se tratara de un rito), deformado, porque estuvo en el agua, arrastra a Silanpa en una investigación desenfrenada para encontrar a los culpables de tal ignominia.
Desde entonces entramos de lleno en una novela negra. El enigma gira alrededor de unos terrenos muy codiciados y la investigación nos hace descubrir la ciudad como un laberinto con sus bajos fondos, la prostitución, la mafia, la corrupción política, inmobiliaria, los chanchullos. Todas estas facetas turbias Silanpa las va a descubrir llevando su investigación con la ayuda circunstancial de un detective improvisado Estupiñán muy avispado y digno de
confianza. Es el hermano de una de las víctimas.
Paralelamente el héroe vive una historia de amor algo complicada con Mónica. Podemos pensar que el título anuncia su desenlace. Investigación y desencuentros amorosos le hacen sufrir a Silanpa una degradación tanto moral como física.
En el relato de la investigación se insertan como en una puesta en abismo el relato autobiográfico del Capitán Moya, ¿Relato de un perdedor? Son capítulos muy cortos, tanto en la primera parte como en la segunda. Es Víctor Silanpa quien tiene la última palabra en el epílogo.
LO ORIGINAL
Es el estatuto ambiguo del personaje fundamentalmente perdido tanto en su vida personal como profesional. Oficialmente periodista se transforma en privado e incluso mantiene relaciones de "inspector de policía " con el Capitán Moya.
ESCRITURA
Lengua agradable, sencilla, relato cautivador con mucho humor y referencias culturales.
EJE INTERESANTE
Pintura de una sociedad decadente y agonizante.

Michèle Montagut

Consultez également l'avis de Maria Inés :
http://versionlibreorg.blogspot.fr/2012/10/perder-es-cuestion-de-metodo-de.html 

samedi, septembre 27, 2014

Rentrée littéraire

Viva, de Patrick Deville, est un des livres de cette Rentrée littéraire.


Patrick Deville est un écrivain français, auteur notamment de plusieurs trilogies. Il a reçu le prix Nomad's du récit de voyage 2012 pour Kampuchea, et le prix du roman Fnac 2012 pour Peste et choléra.
Il dirige la MEET (Maison des Ecrivains Etrangers et des Traducteurs) de Saint-Nazaire, au sein de laquelle il a créé un prix littéraire latino-américain. Les prochaines rencontres Meeting auront lieu du 13 au 22 novembre, avec notamment plusieurs rencontres et tables rondes consacrées à la littérature latino-américaine : rencontres avec Laura Restrepo, Tomás González, Santiago Gamboa, Juan Gabriel Vásquez (Colombie), Alberto Ruy-Sánchez (Mexique) ; Journées "Pour Cortázar" ; table ronde "littérature colombienne contemporaine" ; table ronde "hommage à Gabriel García Márquez... Un très beau programme, à consulter sur
http://www.meetingsaintnazaire.com/IMG/pdf/programme-6.pdf 

Dans son dernier livre, Viva, il retrace quelques épisodes de l'histoire mexicaine et mondiale dans les années 1920 et 1930.

Léon Trotsky (1879-1940) est un homme politique russe. Réfugié au Mexique (accueilli par le président Lázaro Cárdenas grâce à l'intervention de Diego Rivera), il fut assassiné en 1940 à Mexico par des hommes de main de Staline.
Diego Rivera (1886-1957) est un peintre mexicain connu pour ses célèbres fresques murales, contant notamment de nombreuses scènes de l'histoire du Mexique.
Frida Kahlo (1907-1954), également artiste peintre célèbre, fut l'épouse de Diego Rivera.
Tina Modotti (1896-1942), Mexicaine d'origine italienne, est une photographe rénommée.
B. Traven (1882-1969) est l'un des pseudonymes d'un écrivain germanophone, connu notamment pour son roman Le trésor de la sierra madre.
Malcolm Lowry, écrivain britannique (1909-1957), est connu pour son roman Au-dessous du volcan, où il décrit le Mexique à travers la ville de Cuernavaca. Ce roman, en grande partie autobiographique, est reconnu comme l'une des œuvres importantes du 20e siècle.
Antonin Artaud (1896-1948) est un célèbre homme de théâtre français qui a passé une partie de sa vie au Mexique.

Dans Viva, Patrick Deville rend hommage, à sa manière, à tous ces personnages historiques (ainsi qu'à beaucoup d'autres encore...).

« Douze apôtres s'assemblent autour de Tina Modotti. C'est au sein de cette petite bande que tout se joue. Que se jouent la vie et la mort du proscrit. L'avenir de l'Art et aussi celui de la Révolution. C'est une maison blanche ensoleillée au toit en terrasse. Une machine à écrire, un phonographe, des fleurs dans les vases. Le jeu de la lumière en ocelles au long des murs blancs chaulés. Sur une table, un exemplaire d'El Machete, avec en frontispice la faucille et le marteau.
Il est étonnant que tous ceux-là aussi auront été vivants, assis dans la même pièce de la maison de Tina Modotti, fumant des cigarettes. Aucune photographie n'a été prise de la petite bande des treize, qui compte pourtant parmi ses membres les meilleurs phonographes, aucun tableau brossé non plus de la petite bande des treize, qui compte pourtant parmi ses membres les plus grands peintres. Il nous faut les imaginer un jour tous assemblés, un soir plutôt. C'est à Mexico, au milieu des années vingt, dans cette décennie pendant laquelle tout s'invente, le monde est neuf dans le chaos régénérateur. C'est dix ans après l'entrée à cheval dans Mexico du métis du Chihuahua et de l'Indien du Morelos. Zapata & Villa. Les paysans en sarapes armés de machettes qui campent sur le zócalo de Mexico. »

Peut-être ce livre sera-t-il traduit en espagnol, en tout cas il (dé)montre encore une fois les liens très forts entre le Mexique et la France.








vendredi, mars 23, 2012

Un Jardin des livres nous offre 5% de réduction

Bonjour à tous,
La librairie Un jardin de livres nous offre 5% de réduction jusqu'au 31 mars!

Voici une petite liste (non exhaustive) de ce que nous pourrons y trouver :


De Santiago Gamboa 
Perder es cuestión de método
Para seguir las aventuras nada corrientes de Victor Silanpa, periodista y detective privado en sus ratos libres. Bogotá: el retrato feroz de una sociedad decadente. Un ritmo trepidante estructurado por relatos 
cortos que se desplazan entre la acción, la truculencia y el amor.

Perdre est une question de methode
On peut y suivre les aventures de Victor Silanpa, journaliste et 
détective privé.  Bogotá : un portrait terrible d’une société
décadente. Un rythme trépidant structuré  par de courts récits qui bouscule entre l’action, la truculence et l’amour.

Du même auteur... Los impostores

De Hector Abad 
El olvido que seremos
El relato duro y no sin humor de un crimen, la historia de un hombre y de una sociedad: la Colombia actual. 

Reconocido por Manuel Rivas, Javier Cercas y Mario Vargas Llosa

FAVORITO de la crítica y el público español y latinoamericano
Premio de la Feria del Libro de Madrid 2008 

L'oubli que nous serons 
Gallimard du Monde entier
Traduit par Albert Bensoussan de l'espagnol.
Le récit d'un crime, l'histoire d'un homme et d'une société: la Colombie actuelle.

Salué par Manuel Rivas, Javier Cercas et Mario Vargas Llosa 
le livre s'est placé pendant plus de six mois parmi les préférés du public en Espagne et en 
Amérique latine
En 2008 le Syndicat de l'Edition et les libraires lui ont attribué le Prix de la Foire du livre de Madrid.

De Álvaro Mutis 
Un bel morir
La neige de l'amiral
La dernière escale du Tramp Steamer

TODA Mafalda!

Les plus belles comptines espagnoles


J. Cortázar, El discurso del oso
etc etc etc

(plusieurs de ces titres sont disponibles en français et en espagnol)

A bientôt !

Rachel et Paula

dimanche, mars 09, 2014

Le Roi transparent, de Rosa Montero

Rosa Montero est une auteure et journaliste espagnole, née en 1951 à Madrid.
Elle a écrit des essais, des contes, et surtout une quinzaine de romans, dont beaucoup ont été traduits en français.


Le Roi transparent est l'un des plus connus. Il a été publié en 2005 chez Alfaguara et en 2008 chez Métailié pour la traduction française.

« Je me revois en train de labourer le champ avec mon père et mon frère, il y a si longtemps qu'on dirait une autre vie. Le printemps nous talonne, l'été se rue sur nous et nous sommes très en retard pour les semailles : cette année, non seulement nous avons dû labourer en premier les champs du seigneur, comme d'habitude, mais il a fallu aussi réparer les fossés de son château, faire provision de vivres et d'eau dans les tours, étriller ses puissants chevaux de bataille et débroussailler les prés autour de la forteresse afin d'éviter que les archers ennemis puissent s'y embusquer. »

C'est l'histoire d'une paysanne, nommée Léola, qui vit dans le sud de la France.
L'histoire se passe au Moyen Age. Dès le début du roman,sa maison est brûlée et son père et son fiancé sont recrutés de force pour aller faire la guerre. Elle part alors seule sur les chemins. Pour sa sécurité, elle décide de se déguiser en chevalier. Elle rencontre une sorcière, Nynève, qui va l'aider à acquérir de nombreuses connaissances et lui faire rencontrer un grand nombre de personnages, comme Aliénor d'Aquitaine ou Richard Coeur de Lion.
Il s'agit donc à la fois d'un roman initiatique et d'un roman d'aventures : l'histoire est prétexte au voyage, à l'exploration, à la réflexion sur la vie et sur la mort, l'amitié, la fidélité, la justice, la vérité et le mensonge...

Ce livre est très documenté, mais Rosa Montero a pris ses distances et beaucoup de libertés avec la stricte vérité historique (et géographique), comme elle l'explique elle-même :
« Le Roi transparent est né de ma passion pour le monde médiéval. Non que j'aie décidé d'écrire un roman historique sur le XIIe siècle et que je me sois ensuite documentée, mais parce que le livre a surgi spontanément d'une immersion préalable dans le sujet, de mon goût de lectrice pour cette époque. En réalité, s'il fallait faire entrer ce livre dans un genre narratif, je crois qu'il se trouverait plutôt dans celui des romans d'aventures ou fantastiques. […] Plus que les données historiques, j'ai voulu saisir les mythes et les rêves, l'odeur et la sueur de ce temps-là. De sorte que ce livre est volontairement anachronique, ou plutôt achronique. Au cours des vingt-cinq années que durent les péripéties de Léola sont narrés des événements qui s'étendent sur un siècle et demi. Par exemple, les deux croisades populaires qui sont citées ont vraiment existé et se sont vraiment achevées aussi lamentablement mais la première, celle de Pierre d'Amiens, a eu lieu en 1095 et celle des Enfants en 1212, de sorte que maître Roland n'a pas pu être témoin des deux, comme il le prétend. Toutefois, je crois qu'en rapprochant ces croisades dans le temps j'ai reflété une vérité plus importante, qui est l'incessante cohue vagabonde qui peuplait les chemins à cette époque. »
Elle reconstruit donc l'Histoire pour faire ressortir ce qui constitue selon elle l'essence de cette époque.

Rosa Montero a un vrai talent de conteuse. J'aime beaucoup cette auteure. Si vous êtes comme moi, nous avons de la chance : elle sera présente sur la prochaine Comédie du livre !
Elle fera partie des trois auteurs hispanophones accueillis à l'occasion de la mise à l'honneur des éditions Métailié (avec Santiago Gamboa, Colombien, et Luis Sepúlveda, Chilien).
Pour en savoir plus :
Rachel Mihault
Le Roi transparent, de Rosa Montero, Editions Métailié, Paris, 2008