jeudi, octobre 08, 2015

Rencontre avec James Grady (USA) au Gazette Café, animée par Jérôme Dejean

Hier soir, mercredi 7 octobre, au Gazette Café, le café noir animé par Jérôme Dejean de la Librairie Sauramps a reçu l'illustre James Grady. Vous ne savez pas qui c'est ? Si c'est le cas, c'est sûr que vous connaissez quand même au moins l'un de ses succès, le premier même ! « Les six jours du Condor », réduits à trois par Holywood avec les fabuleux Robert Redford et Faye Dunaway, ça vous dit bien quelque chose, n'est-ce pas ?!
Maître du roman d'espionnage de la fin du 20ème siècle aux côtés de John Le Carré, son premier roman est paru en 1974, il avait alors vingt-cinq ans !
Son personnage fétiche, le Condor, voit le jour et va le suivre comme son ombre tout au long de sa vie.

Pourquoi donc « Les Derniers jours du Condor » ? Il nous a expliqué hier qu'il y avait pour lui la nécessité d'expliquer le monde d'après la chute du mur de Berlin et d'après le 11 septembre. Le plus simple et le plus évident pour lui a été de réactiver son premier personnage, le Condor !
James Grady est un écrivain avant tout. Il écrit pour le cinéma, les journaux, mais surtout de la fiction, des romans, des nouvelles..... Il aime raconter ce qui pourrait ou aurait pu se passer ! Le personnage de son livre est un lecteur et ça, ça lui plaisait.
Il nous a raconté une anecdote des années soixante-dix : En URSS, ils ont cru que ce qu'il avait écrit était la réalité, alors ils ont créé une brigade de 2000 personnes chargée de lire toutes les fictions du monde pour obtenir de l'information !
Aujourd'hui, l'espionnage sur internet est très intense et John le Carré dit bien que c'est un problème que tant d'enquêteurs soient devant un écran plutôt que sur le terrain, dans la rue... Et c'est pareil pour les écrivains qui sont bien trop souvent face à google plutôt que face aux vrais gens.... Pour survivre, le Condor, qui a pris de l'âge et qui a donc maintenant l'âge de Grady (environ soixante-cinq ans), rejette cela et revient à ses bases. Le personnage féminin, qui se prénomme Faye, est bien entendu un hommage à Faye Dunaway ! Et elle nous permet de passer humainement à la génération suivante. « Les derniers jours du Condor » sont vraiment post-onze septembre... 
En ce qui concerne son écriture, James Grady nous dit que chaque livre crée son style, ses règles... Ici, le changement est intervenu après avoir écrit environ 1/5ème du roman... Il a plus approfondi que ce qu'il avait prévu au départ, le style est devenu plus rapide aussi. Plus trépidant ! C'est peut-être aussi venu avec l'âge... 
L'aventure de son premier livre a été incroyable !  En quatre mois tout s'est joué ! Il explique qu'il aurait pu couler et se noyer sous le choc de cet immense succès, mais qu'il a réussi à voir ce que cela allait lui permettre ensuite… et donc à garder le cap.
Aujourd'hui, il change de registre : il écrit un script sur une jeune fille au Texas parce que le statut des femmes en dit long sur l'état de la société... « Tonight in Jungleland » ! C'est le titre qu'il a chipé à Springsteen… Il n'écoute pas de musique pendant qu'il écrit mais la littérature, le cinéma, la musique font partie de sa vie et de nos vies...
La tristesse et le pessimisme actuels sont dus à nos politiques et au côté superficiel de nos vies, il ne tient qu'à nous d'accrocher un sourire sur nos visages !  Il dit que l'écriture fait partie de lui et que sa voix politique est dans son écriture. Mais il ne fait pas de prêche, ni de sermon ! Il montre le monde tel que je le vois, il illustre et démontre, en espérant que le lecteur adhère à ses vues !
Enfin, il a souligné l'importance d'avoir un bon éditeur ! Ce qui est le cas pour lui en France – c'est Rivages ! Et en tout état de cause, sa première éditrice, c'est sa femme !

 A noter le nouveau décor éphémère du Gazette Café qui accueille une exposition de très belles toiles et totems de l'artiste montpelliérain Jean-Paul Bocaj !





Les Derniers Jours du Condor , Paris, Rivages, coll. Thriller, 2015

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