samedi, juillet 13, 2013

Leonora, de Elena Poniatowska


Née en 1932 à Paris, Elena Poniatowska est une journaliste et romancière mexicaine reconnue. Son ouvrage le plus connu est aujourd'hui encore La noche de Tlatelolco, écrit suite au drame du massacre des étudiants à Mexico en 1968. Dans son dernier roman (prix Biblioteca Breve 2011), elle s'intéresse à la vie de Leonora Carrington (1917-2011), artiste peintre et romancière britannique dont elle était proche.




Déjà très jeune, Leonora est une enfant précoce et talentueuse, un peu fantasque et rebelle. Elle vit une enfance protégée ; mais lorsque, jeune fille, elle décide de consacrer sa vie à l'art et de s'installer à Paris, elle est rejetée par son père. Elle rencontre Max Ernst et vit heureuse et épanouie au milieu des artistes surréalistes. Puis lorsque Max est déporté en camp de concentration, elle bascule peu à peu dans la folie.
C'est au Mexique qu'elle retrouvera un semblant de stabilité, une vie de famille et d'artiste accomplie.

Elena Poniatowska s'est offerte et nous offre un sujet en or, en romançant la vie de Leonora Carrrington. Elle nous permet d'entrer dans son intimité, peint le décor qui l'entoure, les amis qui l'accompagnent, le monde qui l'environne.
L'emploi du présent de narration a pour effet de nous rapprocher de Leonora, comme si nous vivions avec elle les événements relatés. Les chapitres courts apporte un certain dynamisme. Nous sommes emportés et nous dévorons ce roman de 508 pages !

En voici un court extrait, un beau portrait d'une femme forte et fragile à la fois :

« Leonora se da cuenta de que a medida que pasa el tiempo la angustia regresa con más ímpetu. Se esfuerza por mantener el equilibrio pero hay mañanas en las que no tiene ganas de levantarse de la cama. La voz de Gaby y Pablo es el hilo que la saca del laberinto. La pintura en el caballete la llama.

  • A lo mejor es tu angustia la que te hace pintar. Respeta a tu angustia -interviene Chiki, que lleva y trae a los hijos.
  • « ¿Y si regreso a Inglaterra y mando todo al demonio ? », se pregunta. « Pero ¿qué es todo ? Pero aún : ¿vale la pena ese « todo » a costa del exilio ? »
Rachel Mihault

Elena Poniatowska, Leonora, Seix Barral, Barcelone, 2011 (disponible également en français chez Actes Sud, grâce à la traduction de Claude Fell)