dimanche, mars 11, 2012

Las auroras de sangre


Ospina, William: Las auroras de sangre.
 ed. Norma,  Bogotá, 1999.

recommande:  Las auroras de sangre
de William Ospina, Norma, Bogotá, 1999.


La littérature colombienne possède plusieurs monuments dont les plus remarquables sont peut-être Cien años de soledad, de Gabriel García Marquez, et  Elegías de varones ilustres de Indias, de Juan de Castellanos, que quatre siècles séparent du premier. Dans Las auroras de sangre (ed. Norma, 1999), William Ospina donne son interprétation de cette œuvre magistrale et longtemps ignorée que, dans son presbytère de Tunja, sur le plateau andin, son auteur mit trente ans à écrire. 


Ni chroniqueur patenté, ni poète inspiré, mais l’un et l’autre en même temps, hybride singulier, Juan de Castellanos fut moins le conquérant d’une terre que celui d’un langage. Témoin rigoureux des faits et gestes des siens et de leurs adversaires, mais en même temps nomenclateur d’un monde. Castellanos prend possession du nouveau continent en le nommant tout au long de ses cent treize mille six cent neuf vers hendécasyllabes. Qu’il s’agisse d’un fruit mystérieux, d’un arbre grimpant à l’infini pour trouver la lumière, d’un reptile géant, du visage d’un cacique ou d’une bataille féroce, tout chez lui est célébration. Il transforme en nécessité ce qui sans lui n’aurait été qu’une succession confuse de pillages, de guerres, de meurtres et de vengeances.

DB

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